Section 4

Bibli-Ciné-Net

Cette partie parlera des livres que j'ai lus, et des films que j'ai vus. Je ne serai pas objectif, autant être clair, je ne me permettrai pas de dire de telle ou telle œuvre qu'elle est mauvaise. Alors vous y trouverez uniquement mes coups de cœur.

Je parlerai aussi de quelques auteurs peu connus (et de leurs blogs) qui méritent d'être mis en lumière.

Tout est une histoire de goût. Ici, vous y trouverez les miens.

Vous trouverez en bas de page les anciens articles.

LA GUERRE DES MONDES

La version radio de 1938


Le livre « La Guerre des mondes » est un roman de science-fiction écrit par H. G. Wells, publié en 1898. C’est l’une des toutes premières fois où le Monde est confronté à une invasion d’origine extraterrestre.

Son auteur, Herbert George Wells (H. G. Wells) est considéré comme le père de la science-fiction contemporaine (né le 21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent au Royaume-Uni et mort le 13 août 1946 à Londres).

Le roman a été adapté plusieurs fois depuis, notamment, et pour sa plus célèbre version, à la radio par Orson Welles en 1938.


Au cours d’une de ses nombreuses promenades dans la campagne, H. G. Wells et son frère discutèrent de la possibilité de l’arrivée d’êtres venus d’une autre planète. À l’époque, la découverte des canaux sur la planète Mars stupéfie et marque l’imagination populaire. La discussion fait germer dans la tête de l’écrivain une idée. En 1896, Wells écrit un premier jet qui deviendra « La Guerre des mondes ». L’auteur suggère que les Martiens sont attirés par la Terre car leur propre monde, très ancien, est asséché et mourant.


Le roman commence en 1894. Des astronomes sont témoins d’étranges activités à la surface de Mars, comme des éclairs ou des explosions de gaz incandescent. L’étonnant phénomène se répète pendant les dix nuits suivantes puis cesse. Des météores venant de la planète rouge se dirigent bientôt vers la Terre. Le premier s’écrase en Angleterre, dans le Surrey (là où vit l’auteur) : il s’agit d’un objet ayant la forme d’un cylindre de vingt-cinq à trente mètres. Les curieux se rassemblent autour du cratère formé par la chute du projectile, mais ils sont bientôt tués par un « Rayon Ardent » projeté par une machine gigantesque à trois énormes jambes sortie du cylindre…

Pour la suite, lisez le livre. Je le recommande personnellement.


George Orson Welles, attention à ne pas confondre les deux personnages, est un artiste américain, à la fois acteur, réalisateur, producteur et scénariste, mais également metteur en scène de théâtre, dessinateur, écrivain et illusionniste. Né le 6 mai 1915 à Kenosha (Wisconsin) et mort le 10 octobre 1985 à Hollywood (Californie),

Orson Welles devient une figure incontournable du cinéma avec son premier long-métrage, « ’Citizen Kane » (1941), que l’ensemble des critiques considère comme l’un des films les plus importants du 20e siècle. Par la suite, son style cinématographique, mais aussi son jeu d’acteur, exerce une grande influence sur le cinéma des années 1950-1970, en particulier sur Stanley Kubrick. Rien que ça.


Le 29 octobre 1938, Orson Welles, alors narrateur, et la troupe du Mercury Theatre se rendent sur le plateau du réseau CBS aux États-Unis, pour adapter le célèbre roman à la radio. Mais Welles, qui multiplie les projets, n’a pas eu le temps de préparer la mise en scène et décide de situer l’action dans le présent.

Voici le résumé du show, enregistré et diffusé à l’antenne dans la soirée du 30 octobre :

La voix d’un speaker annonce alors que la radio CBS s’apprête à faire entendre Orson Welles et le Mercury Theatre dans « La Guerre des mondes » de H. G. Wells.

Orson Welles prend la parole et, d’un ton pontifiant, annonce que « Depuis l’aube de notre siècle, nous sommes observés par des êtres d’une intelligence absolue » et poursuit sur un discours sur la réalité de la menace extraterrestre. « C’était quelque 1900 années après le début de notre ère, pour cette soirée du trentième jour du mois d’octobre… ».

Sans transition, la fin d’un bulletin météo est diffusée et évoque quelques perturbations atmosphériques d’une origine inconnue. Lorsque le bulletin se termine, un intermède musical banal débute mais est rapidement interrompu par une annonce : « Mesdames et Messieurs, nous sommes bien contraints de ne pas poursuivre notre retransmission musicale car une nouvelle d’importance doit vous être donnée… ». Le présentateur annonce qu’un éminent scientifique dont le laboratoire est situé à Chicago constate que des gaz explosifs ont été émis sur la planète Mars…

La musique reprend, applaudissements…

Mais déjà, le « journaliste » revient avec des informations fraîches concernant les gaz émis depuis Mars. Il annonce que l’on va entendre l’éminent professeur Pierson dans quelques instants, depuis Princeton dans le New Jersey.

Mais encore une fois, place à la musique.

Le show est lancé, et la troupe continuera sur le même ton.


La mémoire collective a retenu que l’émission aurait causé un vent de panique à travers les États-Unis. Des dizaines de milliers d’auditeurs croyant qu’il s’agissait d’un bulletin d’informations et qu’une attaque extraterrestre était en cours. Au lendemain de l’émission, les unes des journaux relatent de prétendues scènes de panique et d’émeutes massives à travers les États-Unis, qui auraient été causées par le feuilleton de Welles et sa fausse annonce d’attaque extraterrestre.

En effet, de nombreux témoignages rapportent des personnes ayant paniqué durant la diffusion radiophonique. D’autres diront même avoir ressenti des symptômes physiques comme l’odeur des gaz des Martiens, ainsi que la chaleur des rayons émis par leurs armes.

Cependant, des experts défendent que la panique engendrée par l’émission de Welles ait été largement exagérée. Il y a bien eu quelques rares cas d’affolement mais pas d’hystérie collective.

De plus, l’émission de Welles n’a pas eu énormément d’auditeurs le soir du 30 octobre 1938. D’après le sondage mené par le service d’audience, sur 5 000 foyers américains le soir de la diffusion, le feuilleton n’a été écouté que par 2 % des personnes interrogées. De plus, parmi les sondés qui écoutaient effectivement l’émission, aucune réponse ne laissait entendre qu’ils la prenaient pour un bulletin d’informations réel. Enfin, les archives de l’époque ne firent pas état des scènes de panique alléguées par les journaux, et les hôpitaux new-yorkais n’eurent pas de pic d’affluence évoqué.


Pour terminer, Orson Welles, dans la onzième et dernière piste du show, rappela que c’était lui qui intervenait à la radio et que c’était… Halloween.



Votre serviteur : N22


Sources : Pages Wikipédia : « la guerre des mondes — livres », « la guerre des mondes — radio 1938 », « H. G. Wells », « Orson Welles »

''franceculture.fr/histoire/la-guerre-des-mondes-histoire-dun-canular-radiophonique''

''telerama.fr/radio/en-1938-la-guerre-des-mondes-de-h-g-wells-a-t-elle-affole-l-amerique''


Article 4, le 29/01/2022


"Le NECRONOMICON"

Littérature

LE NECRONOMICON

Son histoire


« Ceci est le témoignage de tout ce que j’ai vu, et de tout ce que j’ai appris (…), je dois noter ici tout ce que je peux à propos des horreurs qui hantent le monde extérieur, et qui attendent, tapies, aux frontières de notre monde. […]

Et si je ne parviens pas à achever ma tâche, servez-vous de ce que vous trouverez ici pour découvrir le reste, car le temps est compté, et l’humanité ne sait pas (…) quelles calamités sont sur le point de s’abattre sur elle, venues de toutes parts, de tous les Portails ouverts (…), de tous les acolytes décérébrés prosternés devant l’autel de la folie.

Car ceci est le Livre de morts (…) que j’ai rédigé au péril de ma vie. […]

Que tous ceux qui lisent ce livre soient prévenus que le monde des hommes est observé par cette Race Ancestrale de dieux et de démons venus du fond des âges, et que ceux-ci cherchent à se venger (…).

Sachez que j’ai parcouru tous les territoires des Dieux…

Sachez aussi que j’ai conversé avec toutes sortes d’esprits et de démons…

J’ai voyagé au fond des mers, à la recherche du palais de Notre Maître…

J’ai voyagé jusqu’aux étoiles, et tremblé devant les Dieux…

J’ai ressuscité des démons, et des morts…

J’ai levé des armées contre les territoires de l’Est…

J’ai découvert la Porte qui mène vers l’extérieur…

Ces secrets, je vous les confie au péril de ma vie, et ils ne doivent pas être révélés aux profanes, ni aux bannis, ni aux adorateurs du Serpent Ancien. Ils doivent demeurer dans vos cœurs…

Et que les Dieux vous accordent de mourir avant que les Grands Anciens règnent de nouveau sur la Terre !

KAKAMMU ! SELAH ! »


Mes amis aventuriers, et aujourd’hui le mot n’est pas usurpé, bienvenues dans l’univers de Howard Phillips Lovecraft et de son fantasque « arabe dément Abdul Al-Hazred ».

Voici donc au-dessus ce qui vous attend si un jour vous avez l’occasion de tourner les pages d’un Necronomicon (en l’occurrence ici, celui de Simon, aux éditions Bragelonne).

Il y aurait énormément de choses à écrire sur ce sujet. Mais, comme à mon habitude maintenant, je vais essayer de ne pas trop m’attarder afin de ne pas lasser. Veuillez donc m’excuser à l’avance si les explications ne sont pas plus détaillées que ça, mais cet article (comme tous les autres) n’a pas un but encyclopédique et j’irai donc droit au but.


Alors, par où commencer ? Lovecraft, non ? C’est un auteur américain connu pour ses récits fantastiques, d’horreur et de sciences-fictions (1890-1937). "Le mythe de Cthulhu" étant le plus célèbre. Son imagination est très vaste, et ses récits jamais très longs. Il a surtout écrit des nouvelles, qui sont reliées entre elles par le même univers fantastique, se transformant en une sorte de mythologie lovecraftienne. Certains lieux reviennent régulièrement, ainsi qu’un ouvrage, évoqué pour la première fois dans la nouvelle « La Cité sans nom » (achevée en 1921) : le Necronomicon (même si son nom n’y est pas encore mentionné). Le nom de son auteur fictif (Abdul Al-Hazred) y figure néanmoins. Le terme « Necronomicon » est enfin utilisé dans « Le Molosse », nouvelle publiée en 1923.

Ne voulant pas se perdre dans ses écrits, et afin d’éviter toutes incohérences pour ses prochaines nouvelles, Lovecraft décide alors de créer l’histoire fictive du Necronomicon. En tout, le livre imaginaire sera évoqué dans treize de ses ouvrages. Uniquement le titre, parfois un paragraphe entier.


Alors, de quoi parle le Necronomicon ? J’ai devant les yeux celui de Simon. Mais il en existe bien d’autres maintenant (un relâchement du contrôle sur les droits de Lovecraft après la mort de son bénéficiaire laissa la place belle à de multiples éditions — et à une certaine liberté d’adaptation). À première vue, en feuilletant les pages, le livre ressemble plus à un grimoire de vieux sorcier qu’à un livre classique avec une histoire quelconque. Je dirais même plus que c’est un véritable fourre-tout. Et c’est bien là son intérêt ! On le feuillette, on scrute et étudie les gravures, on essaye de comprendre les signes et le langage inventé par le maître.

D’ailleurs, H.P.L. n’a jamais vraiment écrit ce livre. Il avait laissé de côté de multiples notes de travail et ce n’est qu’après sa mort qu’elles furent rassemblées.

Bien sûr, y figure à l’intérieur l’histoire d’Abdul Al-Hazred, l’« auteur » de cette épopée fantastique dans ce monde irréel, essayant d’ouvrir les Portails d’un monde extérieur (la drogue n’est pas bonne à la santé — même s’il s’agit de plantes…). On peut y trouver des prières, des sortilèges, avec des symboles, des recettes de potions… Un vrai guide d’initiation. Oui, mais de quoi ? Certains passages serviraient à ressusciter les morts, alors que d’autres seraient utiles à voyager dans le temps (j’avoue, je n’ai pas essayé : je suis un pétochard !).

Alors pourquoi ce livre est devenu une légende ? Après tout, ce n’est qu’un bouquin sorti d’une imagination plus que débordante (voire dérangeante) prêt à amuser les gosses à se faire peur un soir d’Halloween !

D’une, Lovecraft, paix à son âme tourmentée, n’était pas un idiot. Loin de là ! Avec ses amis écrivains de l’époque (Robert Bloch, Clark Ashton Smith et Robert E. Howard), ils entretenaient des liaisons épistolaires soutenues, dans lesquelles ils échangeaient leurs idées. Les notes laissées par Lovecraft au sujet du Necronomicon leur permirent de le citer dans leurs propres récits avec une exactitude surprenante. De plus, Lovecraft était aussi prête-plume et introduisait dans les manuscrits des autres des références au fameux livre interdit !

Alors, si autant d’écrivains parlaient du Necronomicon et avaient les mêmes anecdotes, c’est bien que le livre existait vraiment ? Bah oui, j’veux ! Et la légende fut en marche.

De deux, les nombreux fans de l’auteur et du livre n’ont pas hésité à partager leurs nombreux témoignages concernant le côté maléfique du grimoire. Envoûtement, possession démoniaque, cornes qui poussent sur la tête, livre qui s’autobrûle, rituel de magie noire qui fonctionne pour de vrai (n’y aurait-il pas une formule pour trouver les numéros du loto ? Ah non ? Bon, tant pis…). Tous les moyens étaient bons pour sanctifier l’œuvre de Lovecraft.

Il faut dire que le coup a marché, même si ceux qui croient à la véritable histoire du Necronomicon et de l’arabe dément sont peut-être bien à ranger dans le camp des complotistes.

Bref, on aime à y croire. Mais le livre n’est pas à ranger dans la catégorie « ésotérisme ». Perso, je l’ai dans ma chambre et tout se passe bien chez moi. Je ne m’en sers pas pour des incantations (on ne sait jamais, après tout) et je le feuillette de temps en temps. En plus, ça fait très classe dans une bibliothèque (surtout l’édition avec la couverture en peau humaine : vos invités vont a-do-rer !).

Lovecraft disait lui-même : « Si la légende du Necronomicon continue de grandir, les gens vont finir par croire qu’il existe vraiment. »



Maintenant, je vous propose (pour nous quitter dans la joie et l’amour) de prononcer à voix haute ce qui suit :


IA ! IA ! ZI AZAG !

IA ! IA ! ZI AZKAK !

IA ! IA ! KUTULU ZI KUR !

IA !

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merci)



Votre serviteur : N22


Sources : Wikipedia : Necronomicon — H.P. Lovecraft

grandes-enigmes.net

bragelonne-le-blog.fantasyblog.fr

Necronomicon, Simon, éditions Bragelonne (2012)


Article 3 : le 18/05/2021

FRANKENSTEIN

ou le Prométhée moderne


Livre de Mary Shelley (1818)


Coucou les aventuriers. Pour le deuxième article de la catégorie Bibli-Ciné-Net, j’ai choisi un livre qui m’a marqué récemment. Bien sûr, tout le monde connait Frankenstein et son histoire (plus ou moins). Mais j’y ai découvert un sens caché, en dehors du fantastique et de l’horreur brute de ce récit, qui m’a ému au moment de sa lecture. Je n’en dis pas plus pour l’instant. Je laisse un peu de suspense. À tout de suite, après une page de pub !


Voilà, maintenant que les sous-sous sont tombés dans la po-poche (je peux toujours rêver), on va commencer.

Tout d’abord, soyons clairs. Frankenstein n’est pas le « monstre », mais le savant qui l’a créé : le Suisse Victor Frankenstein, jeune étudiant en philosophie naturelle (rien que ça).

Ensuite, pourquoi « Prométhée moderne » dans le titre ? Dans la mythologie grecque, Prométhée était un Titan. Notre créature mesure 2,44 mètres (huit pieds, chez nos amis anglais). Madame Shelley était une érudite : sa maman était une philosophe, et son papa un écrivain politique. Ça peut aider (enfin, tu tombes en panne de voiture sur le bord d’une route de campagne, mythologie grecque ou pas, t’es pas près de rentrer…).


L’histoire :

Attention, on va la faire à la Pierre Bellemare ! « FRANKENSTEIN ou le Prométhée moderne » est un roman épistolaire publié le 1er janvier 1818 par Mary Shelley (1797-1851), et traduit en français pour la première fois par Jules Saladin, en 1821. Épistolaire veut dire qu’il a été écrit sous forme de lettres, par différents correspondants, racontant plusieurs histoires de vie.

Il s’agit surtout de celle d’un jeune savant suisse, Victor Frankenstein, qui créé un être vivant à partir de plusieurs morceaux de chairs mortes (faut être un peu tordu). Mais, horrifié par l’aspect hideux de l’être auquel il a donné la vie, Frankenstein abandonne son « monstre ». Ce dernier, doué néanmoins d’une intelligence, comprend qu’il a été rejeté par son créateur et raconte son errance et son vagabondage dans un monde qui ne veut pas de lui à cause de son apparence physique. En effet, sur son chemin, la créature est également persécutée par tous les gens qu’elle croise. À partir de là, faisant pour seul responsable le docteur, elle décide de le retrouver et de se venger en s’attaquant à ses proches.


La genèse du roman est très particulière. Mary Shelley est en Suisse en 1816 avec quelques amis. Pour passer le temps, point de réseaux sociaux ni de Netflix (mais comment font-ils ?), l’un d’eux propose que chacun écrive une histoire d’épouvante. Mary, âgée de 19 printemps, signe ce qui deviendra plus tard le classique de la littérature gothique que nous avons aujourd’hui devant les yeux.

Mary Shelley a déjà perdu une fille avant ce voyage sur les bords du lac Léman. Un bébé de sept mois. Dans un rêve, elle tente de rendre le petit cadavre à la vie en le massant frénétiquement. Ce deuil la marquera profondément et fera naître en elle le désir inconscient de réanimer un être mort. Débat grandissant également dans le milieu de la médecine dite moderne de l’époque (il paraît qu’un gars a réussi il y a 2000 ans, alors pourquoi pas… ?).


Donc le double sens est là : est-ce qu’une personne laide physiquement est forcément mauvaise ? Bien évidemment NON !

« Repeat after me

— NON !

— C’est bien. »

Les choses sont-elles conformes à leur apparence ? La beauté est-elle le symbole du bien et la laideur physique son inverse ? Toujours pareil : « N-O-N ! »

Parfait, je vois que ça rentre.

La créature (vous avez remarqué que je mets « créature » et « monstre » en italique depuis le début) développe une vengeance incontrôlée envers son créateur alors qu’à la base, les bons sentiments faisaient partie de sa nature.

Si ce livre m’a marqué lors de sa lecture, c’est parce qu’au moment de la grossesse de ma femme qui attendait notre unique enfant – oui, attention moment émotion – les paramètres n’étaient pas forcément en notre faveur et la peur s’était installée. Frankenstein renie sa création, et donne l’image d’un père indigne. Tout cela à cause d’un aspect physique. Alors je ne vais pas faire de philo (Ah ouf ! On a eu peur…) ni de leçon de morale, mais ce n’est pas parce que quelqu’un est différent qu’il est méchant. Comme ça, c’est clair !


Le livre reçut une critique plutôt favorable, bien que le style gothique, avant la parution de cette œuvre, était jugé de mauvais goût, et que la limite entre le fantastique et le ridicule était très mince. Néanmoins, quelques longueurs sont à noter du fait du style épistolaire (on aime ou on n’aime pas).

Frankenstein fait aujourd’hui partie de la légende de la littérature fantastique et est rentré dans le domaine populaire. Nombres d’adaptations, ciné (je tiens à souligner la performance mythique de Boris Karloff en 1931), télé, suites, ont fleuri au cours des deux derniers siècles. Malheureusement, beaucoup voient encore en Frankenstein la bête immonde et méchante. Alors, je ne peux que conseiller une chose : faites-le découvrir à vos proches, ou racontez tout simplement l’histoire (à la lueur d’une bougie, un soir de pleine lune) de ce pauvre être, abandonné et mal-aimé.



Votre serviteur : N22


Sources : Wikipédia ; Encyclopédie Universalis;

Vidéos Youtube de M. Desforges.


Article 2, le 04/04/2021



SEVEN, film réalisé par David Fincher (1995)

SEVEN, film réalisé par David Fincher (1995)


Pour le premier article de cette catégorie, j’ai choisi un film. Pas n’importe lequel, l’un des phénomènes des années 90 : Seven ("Sept", pour les nuls en japonais).

Il m’a particulièrement influencé par bien des aspects. Il ne ressemblait à aucun autre thriller au moment de sa sortie et tous les ingrédients y étaient réunis pour marquer les esprits. Le mien surtout.

Tout d’abord, l’histoire : deux inspecteurs, un proche de la retraite (William Somerset/Morgan Freeman) et un petit nouveau (David Mills/Brad Pitt) tout juste débarqué de l’école de police. Ils font face à un tueur en série qui se sert des sept péchés capitaux pour mettre en scène ses meurtres. Jusque-là, c’est OK. Mais l’ambiance est là. Pesante. Oppressante. Il pleut en permanence, l’univers (une ville ressemblant à un New York très sombre) est glauque à souhait, et le tueur en série est un psychopathe qui aurait très bien pu inspirer Maxime Chattam pour sa trilogie commencée avec « La Conjuration primitive ».

Le rythme du film est stressant et met fortement mal à l’aise. Et le suspens est insoutenable. La fin est totalement imprévisible. D’ailleurs, celle-ci n’aurait jamais dû voir le jour sous la forme que l’on connaît. Mais une erreur lors de l’envoi du script à David Fincher (réalisateur également de Alien 3, The Game, Fight Club) en a décidé autrement. La production souhaitait une fin plus classique avec davantage d’action, mais finalement céda (pour notre plus grand bonheur).


Voici quelques anecdotes (attention spoil) : l’acteur Kevin Spacey n’est pas crédité au générique de début, mais est le premier cité lors du générique de fin. David Fincher voulait laisser planer le doute sur l’identité du tueur. Bien joué !

Brad Pitt se cassa le bras en glissant sur le capot d’une voiture lors de la course-poursuite avec le tueur. Il finira le tournage avec un plâtre.

Le générique d’intro est interprété par Nine Inch Nails et met tout de suite dans l’ambiance. Le générique final, où l’on entend la chanson The Heart’s Filthy Lesson de David Bowie, défile dans le sens inverse (de haut en bas) du sens conventionnel, avec donc le nom de Kevin Spacey en tête.

La musique du film a été composée par Howard Shore, qui est également l’auteur de celle du Silence des Agneaux. Le scénario a été « novélisé » par Anthony Bruno en 1995, sorti chez Pocket en 1996 en France.


Alors, pourquoi ce film m’a plus marqué que les autres ? Par son mystère. Pour l’ado que j’étais, ce fut une vraie claque. J’explique. D’habitude, on regarde un film et on éteint la télé (ou on sort du ciné en trainant les pieds sans aucun but dans la vie – ouais, c’est trop dur la vie à 17 ans). Point barre, au suivant. Mais celui-ci m’a trotté dans la tête pendant un long moment.

C’est quoi les péchés capitaux ? Gourmandise, avarice, paresse, luxure, orgueil, envie et colère. Mais bon sang ! Cela ressemble à un programme normal d’une journée de lycéen ! Va falloir que je fasse gaffe, quand même…

Puis, j’ai même écouté du classique (moi, fan de Metallica à l’époque – et encore maintenant). Si, si. Suite n° 3 en ré majeur, par Johann Sebastian Bach, qui figure dans la bande originale. Vous savez ? Le passage avec les violons. Allez écouter cette merveille.

Et pour finir, dans le film, il y a deux livres cités en particulier. Le Paradis Perdu, de John Milton et cette phrase si vraie : « Long et dur est le chemin qui de l’Enfer conduit à la lumière », et La Divine Comédie, de Dante Alighieri, divisé en trois parties : l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. J’ai foncé chez mon libraire !

Tout ça pour dire que ce fut la première fois, qu’après un film, je me suis mis à faire des recherches personnelles. Cela m’arrive maintenant souvent lorsque je tombe sur une perle. Seven m’a-t-il inspiré dans mes choix littéraires ? Sans aucun doute ! Autant pour la lecture que pour l’écriture.

Vous aurez donc compris pourquoi Seven fait partie de cette liste. Si vous ne l’avez pas encore vu (et même si vous le connaissez par cœur), je vous invite à vous replonger dans cet univers.


Sources : Wikipédia et Allo Ciné

Article 1, le19/03/2021