Section 3

Mes inspirations

Je vous parlerai ici de tout ce qui m'inspire : les lieux mystérieux, les personnages fictifs (ou pas), l'actualité étrange et également de certains auteurs.

L'horizon est vaste, mais très fertile. Alors, servez-vous !

Veuillez trouver en bas de page les anciens articles.

« Ghostface » ou « L’Éventreur de Gainesville »

L’histoire vraie…

« Bonsoir Sydney, tu aimes les films d’horreur ? » Qui ne frissonne pas encore en entendant cette phrase qui est aujourd’hui devenue mythique ? Mais peu de gens savent que la célèbre saga au tueur « Ghostface » cache une véritable histoire macabre.


Créée en 1996 par le scénariste Kevin Williamson, scénariste, et mis en scène par la légende Wes Craven, les films Scream font maintenant partie de l’histoire des films d’horreur.

Mais l’idée de départ n’est pas sortie comme ça par magie.

Je vais faire l’impasse sur les films eux-mêmes, ceux qui ne connaissent pas devraient sortir de leurs grottes de temps en temps. Mais je vais plutôt m’attarder sur la genèse de Ghostface.


En 1994, Kevin Williamson, en charge d’écrire le scénario d’une histoire de meurtres, regarde un soir un documentaire. Celui-ci avait pour thème une affaire sordide, celui d’un homme condamné à la peine de mort pour cinq meurtres, et le massacre de la famille Grissom à Shreveport : Danny Rolling (exécuté en 2006).

« J’avais tellement peur. Pendant la pause publicitaire, j’ai entendu un bruit. J’ai dû aller fouiller la maison », a raconté Williamson à CNN en 1998. « Je suis allé dans le salon et une fenêtre était ouverte, a-t-il ajouté. J’étais dans cette maison depuis 2 jours, et je n’avais jamais remarqué la fenêtre ouverte. J’ai eu très peur. Je suis donc allé dans la cuisine, j’ai pris un couteau de boucher et mon téléphone portable, puis j’ai appelé un de mes amis. »

Cet ami, c’était David Blanchard. Et, plutôt que de le rassurer, ce dernier a pris un malin plaisir à nourrir sa psychose. « Je regardais sous les lits, dans le garage, a poursuivi le scénariste. Et David m’a dit : "Dans ce cas, ne sors pas. Si tu sors, le tueur va se faufiler par la porte pendant que tu es dehors !"

« Que veux-tu dire ? Que veux-tu dire par le tueur ? »

Après une soirée mouvementée, Kevin Williamson a fini par « […] allé me coucher, cette nuit-là, tellement effrayé que je faisais des cauchemars. Je me suis réveillé vers trois ou quatre heures du matin, et j’ai commencé à écrire la scène d’ouverture de Scream ».


Mais qui est donc ce Danny Rolling ?

Il a été surnommé « l’Éventreur de Gainesville ». Rien que ça. Et voici son CV :

En 1989, âgé de 35 ans, l’homme commet ses premiers meurtres à Shreveport, en Louisiane (USA). William Thomas Grissom (57 ans), sa fille Julie (24 ans) et son petit-fils Sean (8 ans) sont tous trois poignardés à mort dans leur maison.

Fin août 1990, Danny Rollin commet une série de cambriolages à Gainesville, Floride, en l’espace de 4 jours, au cours de laquelle il assassine 5 étudiants. Quatre femmes et un homme (Sonja Jane Larson, Christina P. Powell, Chistia Leigh Hoyt, Tracy Inez Paules et Manuel Ricardo Taboada).

La plupart de ces meurtres ont le même mode opératoire, ce qui donne aux inspecteurs le droit de penser à un tueur en série. En effet, l’homme s’introduit par effraction au domicile de ses victimes, les empêche de crier en leur scotchant la bouche, les viole, puis les poignarde. Certains cadavres sont mis en scène de manière macabre (une jeune femme est retrouvée nue suspendue à un lit).

Ces crimes sont très médiatisés et Danny Rolling se voit le privilège d’obtenir le statut de « l’Éventreur de Gainesville ». La psychose est telle que la plupart des étudiantes dorment en groupe. D’autres demandent à se désinscrire pour changer d’Université.

Heureusement, Danny Rolling est vite arrêté, grâce au témoignage de Cindy Juracich, qui fait le lien entre les crimes de Gainesville et le massacre de Shreveport, ville dont elle est originaire.

Le 7 septembre 1990, la police l’interpelle alors qu’il tente de commettre un nouveau cambriolage. Les forces de l’ordre étaient déjà sur sa piste, et avaient plusieurs preuves contre lui (tournevis, pistolet, sac rempli d’argent, mais aussi enregistrements vocaux dans lesquels il parlait des crimes qu’il avait commis sont retrouvés dans une petite habitation située dans une zone boisée non loin du campus universitaire de Gainesville).

Accusé des cinq meurtres d’étudiants, Danny Rolling plaide coupable. Il avoue également le massacre de la famille Grissom et est condamné à mort en 1994, exécuté en 2006.


Une preuve de plus que les auteurs, amateurs ou professionnels, peuvent trouver leur inspiration dans la vraie vie, dans les faits divers.

Alors, vous attendez quoi pour lire la rubrique des chiens écrasés ? Qui sait si vous ne trouverez pas vous aussi le prochain scénario d’un film culte ?


Votre serviteur: N22

Article 5, le 15/01/2022

Sources: huffingtonpost.fr



URBEX

Phénomène

Mesdames et messieurs, mes fidèles amis, j’ai choisi un thème un peu particulier qui fera sûrement plaisir à beaucoup d’entre vous. Il n’a rien d’effrayant (pour l’instant) et peut être apparenté à de l’aventure et à de la découverte. Et c’est bien là que le sujet m’intéresse. Quoi de mieux que cette pratique (ou plutôt regarder les autres faire leurs expériences et attendre les témoignages, assis tranquillement devant son ordi) pour faire exploser son imagination ?

Lorsque l’on écrit, nous avons tous besoin d’un cadre exceptionnel. Une île magnifique, une ville majestueuse et animée, ou alors une steppe sèche et aride. Mais moi, je suis plutôt dans le fantastique (vous le savez dorénavant), et ce qui m’excite (Oh ! Oui !), ce sont les endroits bizarres…

Alors, je vous présente aujourd’hui le phénomène URBEX.

Qu’est-ce que c’est ? Encore un mot anglais !

Eh bien, oui !

Urbex : nom masculin formé des mots « urban » et « exploration ». C’est une activité clandestine consistant à visiter des lieux abandonnés ou non en zone urbaine.

Vous voyez où je veux en venir ? "Lieux abandonnés", j’aime ça…

Alors, vite fait, il existe différentes formes d’exploration urbex. Tout d’abord, cette pratique est largement répandue et partagée grâce aux réseaux sociaux et à internet en général. Des centaines de sites proposent des témoignages et des photos toutes plus époustouflantes les unes que les autres.

Il existe donc : la toiturophilie (exploration des toits), la cataphilie (galeries des anciennes carrières souterraines), l’exploration rurale (fermes, maisons isolées), friches industrielles, infiltration (pénétrer sans autorisation dans des lieux en activité interdits au public ou hors horaires d'ouverture), réseau d’adduction d’eau et égouts, ouvrages ferroviaires, et complexes militaires.

Vous l’aurez compris, l’urbex n’est pas forcément légal et peut être très dangereux (point final sur ce sujet, je ne suis pas votre parent et je n’incite personne à pratiquer cet exercice).


Donc, si ce thème m’intéresse, c’est qu’il offre des cadres uniques qui peuvent devenir des toiles de fond à mes histoires. Anciennes prisons, hôpitaux psychiatriques, églises, maisons ou châteaux, métro et galeries secrètes d’une vieille guerre, toutes ces structures laissées à l’abandon sont des cadres idéaux à des scènes de livres d’horreur. D’ailleurs, je suis sûr que vous avez en tête en ce moment une image bien sanglante et mythique du 7e art qui vous passe par la tête (mais si, des ados qui rentrent dans une vieille maison abandonnée et dans les égouts de la ville pour chasser leurs démons… Ça vous parle ?).

Je ne peux malheureusement pas partager de photos ici avec vous, mais voici quelques endroits que je vous laisserai découvrir quand bon vous semblera (évitez la nuit…) :

L’église de Gary (Indiana, USA), dans laquelle ont été tournées des scènes de « Les Griffes de la nuit » ; le sanatorium de Waverly Hills (Kentucky, USA) a donné lieu à 3 légendes urbaines (le tunnel de la mort, la chambre 502, les enfants du toit) ; l’hôpital psychiatrique de Denbigh (Pays de Galles), ses anciens patients qui hantent les lieux ont freiné les envies des prometteurs d’y construire 280 maisons ; la prison de Moundsville (Virginie-Occidentale, USA) est l’un des endroits les plus hantés des États-Unis ; la Cité des Morts de Dargavs (Russie), vous y entrez, vous ne pourrez plus en ressortir ; l’église Saint-Georges (Lukova, République Tchèque) protège 32 statues placées là, en mémoire aux 32 personnes mortes après un drame survenu dans l’édifice en 1968…

Il y a énormément d’autres endroits dans le monde tout aussi effrayants que les fans d’urbex adorent explorer. Beaucoup en profitent pour associer aventure et frisson, pour mon plus grand bonheur et celui de mon imagination.

Tapez « urbex » dans votre mode de recherche internet, visionnez les photos, lisez les histoires, et lancez-vous dans votre prochain manuscrit. Je vous invite à aller sur les sites cités ci-dessous.

Merci et bon voyage.


Votre serviteur : N22

Sources : "lieuxabandonnes.fr"

"guide-urbex.com"

"urbexsession.com"

article 4, le 19/09/2021


LES TUEURS EN SERIE

Phénomène

Salut les psychopathes ! Et oui, vous l’avez deviné (en même temps, c’est dans le titre), on va parler aujourd’hui des serials killers.

« Des quoi ? »

Des serials killers… Des tueurs en série ! Alors pourquoi nous fascinent-ils tant ?

« Parce que nous sommes tous des psychopathes ? »

Euh… Comment dire ? Je ne me permettrai pas de vous juger, mais à première vue je dirais que « OUI » !


Je vais commencer par une définition rapide, le petit côté « cours d’école » (je sais que vous adorez) : un tueur en série est une personne — un criminel — qui commet au minimum trois meurtres, dans n’importe quel intervalle de temps (de quelques jours à plusieurs années). C’est la base. Généralement, il n’existe aucun lien entre l’auteur et sa victime, rendant l’acte plus ou moins fortuit.

Avant de continuer, je tiens à dire que cet article n’est en aucun cas une apologie des tueurs en série. Comme dit, ils sont des criminels et je n’approuve en rien leurs actes ou leurs pensées.


Il y a bien entendu différents styles de tueurs en série. Ceux qui peuplent notre petit écran au travers de fictions plus ou moins réussies, et ceux qui, un jour, sont devenus de vrais psychopathes cherchant leurs futures proies.

Je ne vais pas faire une étude de ces personnages aujourd’hui. Le thème est tellement large que j’y reviendrai peut-être une prochaine fois. Je vais surtout essayer de comprendre pourquoi ils nous inspirent tant, nous les auteurs, et tenter d’expliquer pourquoi certains d’entre eux sont carrément devenus des idoles pour une grande partie de la société.


Tout d’abord, les tueurs en série des films et séries. Alors, oui, certains sont de véritables stars. Pas la peine de se le cacher. Jason Voorhees, Freddy Krueger, pour ne citer qu’eux. Ils ont leurs bouilles sur des t-shirts, des posters collés sur les murs des chambres, certains parmi vous se font tatouer leurs jolies trombines juste à côté du « je t’aime maman » dans un cœur, et il existe même ces petites figurines à leur effigie très à la mode chez les collectionneurs ! Alors, c’est qui les malades ? Maintenant, imaginez-vous en train de vous promener dans une rue bondée de Paris avec la tête de Guy Georges ou de Michel Fourniret sur votre t-shirt. Pas trop cool, en effet. Sauf si vous voulez vous faire lyncher. Pourtant, nos tueurs en série de fiction fascinent. Pourquoi ? Ils assassinent veuves et orphelins (la plupart du temps des baby-sitters isolées dans une maison, des lycéennes alcoolisées à grosses poitrines ou alors des groupes d’ados inconscients qui partent se promener sur des routes désertes en plein désert du Texas et qui trouvent la bonne idée de tomber en panne de voiture à côté de la ferme de ce bon vieux garçon Thomas Hewitt) et sont encore plus méchants que le petit bonhomme dans sa bouteille d’Orangina rouge.

La réponse est dans le titre : il s’agit de fiction. Il est clair que nous aimons nous faire peur, afin d’exorciser nos démons en vivant par procuration nos propres cauchemars. Tueurs en série, vampires, zombies, et j’en passe. Je ne suis pas spécialiste, mais cela nous permet de minimiser nos terreurs. De plus, les créateurs de ces monstres sont de vrais génies. Wes Craven est le papa des Griffes de la nuit (1984) et de la saga Scream (1996) [je rajouterai également à titre personnel « la Dernière maison sur la gauche », 1972 ; « la Colline a des yeux », 1977 ; « l’Emprise des ténèbres », 1988]. John Carpenter est celui qui a donné une note d’horreur supplémentaire à la fête d’« Halloween » en créant Michael Myers (1978) et qui a mis à l’écran en 1983 la célèbre Plymouth Fury, modèle 58, rouge et blanc…

Mais non ! Mais non ! Pas la voiture de Starsky et Hutch !

… de Stephen King : Christine (une autre espèce de tueur en série).

De plus, le cinéma les a dotés de looks atypiques et recherchés, d’armes originales (qui font très très mal), de répliques plutôt cool (que tu survies pas si tu les entends), et d’une originalité surprenante dans leur nature (qui n’a jamais rêvé d’avoir une poupée « Brave Gars » prête à tout pour devenir votre ami pour la vie ?)

D’ailleurs, qui se souvient des noms des victimes ?

Pfff… Rien à cirer, le tueur est trop cool, j’ai son poster dans ma chambre.

Le cinéma adore le phénomène et des milliers de films avec un tueur en série en vedette ont vu le jour. Outre ces films dits pour ados (ou jeunes adultes), de multiples chefs-d’œuvre ont mis en avant les talents morbides des tueurs en série sur le grand et petit écran. Je cite dans le désordre : Seven (1995) de D. Fincher, Psychose (1960) d’A. Hitchcock, Le Silence des agneaux (1991) de D. Demme, Zodiac (2007) de D. Fincher, Tueurs nés (1994) d’O. Stone, et… j’ose… La Cité de la peur (1994) d’A. Berbérian (bah oui, il y a un tueur en série dans ce film — et puis j’écris ce que je veux).


Pour terminer, les tueurs en série existent dans la vraie vie. Comme dit, ils sont des criminels. Pour la plupart psychopathes. Le thème est beaucoup moins comique forcément mais génère également un fort intérêt. Le monde littéraire et cinématographique puise énormément dans cet univers qui fait froid dans le dos. Et les personnalités des personnages ne peuvent pas laisser indifférents. Voici ci-dessus trois témoignages glaçants de quelques-uns d’entre eux :

« À l’époque, j’étais malade. J’avais des crises. Je sentais ça monter en moi […]. Mes veines gonflent et je deviens raide. Je vois rouge. J’ai le goût du sang dans la bouche. » (Francis Heaulme).

« Je ne peux pas expliquer pourquoi j’ai tué Valérie. Je regrette sa mort mais je ne peux pas expliquer ce qui m’a poussé. Si je pouvais l’expliquer, je n’aurais pas recommencé […]. En fait, entre les moments où je dégoupille complètement, j’ai des passages où j’ai le comportement d’une personne normale. » (Patrice Alègre).

« Quand je frappais, j’étais dans un état que je n’explique pas. J’ai conscience sans être conscient. Dans ces moments-là, je n’ai aucune pitié. » (Guy Georges).

Des recherches rapides sur internet donnent de nombreuses idées aux auteurs tant les profils de ces personnages n’ont rien à envier aux plus loufoques des scénarios.

Ed Gein a énormément inspiré les écrivains (Thomas Harris et son formidable « Le Silence des Agneaux ») et les réalisateurs (Alfred Hitchcock — Psychose ; Tobe Hooper – Massacre à la tronçonneuse). Ted Bundy a été interprété plusieurs fois au cinéma tant son personnage était énigmatique et qu’il avait la gueule du parfait méchant-gentil. Et plein d’autres ont des histoires tout aussi spectaculaires qu’horrifiques.

Alors, oui, les tueurs en série nous « fascinent » mais nous inspirent avant tout. D’ailleurs, si je ne me calme pas, ce petit article va vite ressembler à une encyclopédie. Mais il y aurait tant à dire. N’est-ce pas ?

Et même si nous pensons que nous avons l’esprit de travers et que la part de psychopathe qui dort en chacun de nous se réveille dès que nous prenons la plume, il faut bien se dire que les gens cités ci-dessus [et je rajouterai des détraqués tels que Chikatilo (le boucher de Rostov), Anatoly Moskvin (gentil collectionneur obsessionnel de poupées d’un genre étrange), John Wayne Gacy (le clown tueur qui inspira un certain Stephen King), et pour vous mesdames, ne soyez pas jalouses, vous pourrez aller vérifier la charmante biographie d’Aileen Wuornos] sont bien pires encore.

Mes amis, j’espère que je vous aurai mis l’eau à la bouche. J’aurais tellement voulu continuer sur ce thème (et j’y reviendrai) mais j’ai un invité à dîner. Je pense que je vais lui proposer du foie avec des fèves au beurre, et un excellent Chianti.

Et vous, quel est votre serial killer de fiction préféré ?




Votre serviteur : N22

Sources : "Wikipédia"

Article 3, le 28/04/2021


DRACULA

Personnage fictif



Tout le monde connait le nom de Dracula. Ce personnage terrifiant qui dort dans un cercueil et ne sort que la nuit, qui a un problème de dentition au niveau des canines et qui fait tout pour éviter Buffy. Mouais. Alors merci à Bram Stocker et à son légendaire ouvrage paru en 1897, mais Dracula, c’est avant tout autre chose.

Alors oui, il a bien existé. Mais au Diable les films et séries TV, vous allez peut-être être déçus (j’en doute), mais je vais vous raconter qui était vraiment Dracula…

Note avant de commencer à lire : vous pouvez laisser tomber les gousses d’ail et les crucifix. À moins que…



Dracula : de son vrai nom Vladislav III, voïvode (prince) de Valachie (1431).

Je vais commencer par un petit cours d’Histoire. J’en vois déjà certains avec les cheveux qui se hérissent sur la tête, alors je vais faire rapide. Très rapide. Promis.

Notre ami Vlad vécut dans la région très instable des Balkans du XVe siècle. Avec la Moldavie et la Transylvanie, la Valachie formait la Roumanie. Les souverains catholiques de Hongrie s’opposaient aux Turcs, et se faisaient la guéguerre entre eux pour savoir qui allait être calife à la place du calife. Un gros bazar, quoi…

Un ordre de 24 nobles de très haut rang fut créé afin de stopper l’expansion ottomane et de défendre la famille impériale. Un certain Vlad II, surnommé Dracul, le « dragon », eut un fils qui deviendrait seize ans plus tard Vlad III (ou Dracula), le « fils du Dragon ».

Voilà, vous avez vu, j’ai fait vite, mais c’était important. Maintenant, on passe au côté gore.

« Ouais ! Chouette ! Youpi !

— Un peu de calme au fond de la classe ! »


Une fois sur le trône, Vlad III Dracula, fera tout pour que son autorité ne soit jamais contestée. Il a gardé en mémoire les guerres de clans et ne veut pas que cela se reproduise. En 1459, pour la fête de Pâques (non, il n’alla pas cacher des œufs dans le jardin), il invita 200 boyards (aristos orthodoxes…) avec leurs familles, à un grand repas. Les femmes et les vieillards furent exécutés, les autres terminèrent asservis pour finir main-d’œuvre à la construction d’un château. D’ailleurs, cette méthode plutôt radicale plut au souverain, car elle devint une habitude : pour se débarrasser des vagabonds et des mendiants, il les invitait à un banquet, fermait les portes et les brûlait vifs.

Et quand une ville saxonne décide de soutenir un rival, Vlad fait empaler 30 000 personnes, dîne au milieu des malheureux, puis met la cité en feu. On cesse alors de lui donner le surnom jusqu’ici honorable de Dracula pour celui de Tepes : « l’Empaleur » ! Quant à lui, il signe toujours « Wladislaus Dragwlya ».

Les campagnes de notre ami contre les Turcs ont été d’une extraordinaire brutalité. En 1459, un sultan envoie une ambassade pour réclamer un tribut de 10 000 ducats et de 300 garçons. En réponse, l’Empaleur fait clouer les turbans des ambassadeurs sur leurs têtes, prétextant qu’ils lui ont manqué de respect en ne se découvrant pas pour le saluer.

Un rapport, rédigé à l’intention du pape Pie II, en 1462, affirme que Vlad a assassiné plus de 40 000 personnes.

Un peu plus tard, il écrit à Mathias Corvin, roi de Hongrie (avec qui il n’entretient pas franchement une relation des plus amicales) en lui expliquant qu’il a coupé 24 000 têtes. Pour montrer la véracité de ses dires, il fait porter des sacs entiers de nez et d’oreilles coupés. De plus, il fait empaler 23 000 prisonniers et leurs familles sur la route de l’ennemi pour les intimider.

Tout cela ne lui apporta pas vraiment beaucoup d’amis. Et c’est en décembre 1476 qu’il mourut. Sa tête fut envoyée à Constantinople pour être exhibée et pour dissiper la terreur qu’inspira son nom.


Mes amis, voici donc la vraie histoire de Vlad III et comment commença la légende de Dracula. Nous sommes bien loin du personnage romantique décrit par l’auteur d’origine irlandaise dans son merveilleux roman, et encore moins de celui incarné par le talentueux Gary Oldman dans le magnifique film de Francis Ford Coppola. Alors non, pas de jeux olé olé avec Monica Bellucci, ni de courses poursuites avec Sarah Michelle Gellar ou d’histoire d’amour avec Winona Ryder. Désolé.

Le Comte Dracula aura néanmoins alimenté une multitude d’œuvres littéraires et cinématographiques. Il nous aura, et continuera encore à nous fasciner, à nous faire peur, et à faire naître en nous, passionnés de fantastique, cette inspiration démoniaque qui fait de nous les purs descendants du prince des Carpates.


Votre serviteur : Wladis… euh, pardon… N22

Sources: "Le vrai Dracula", National Geographic;

"Dracula: le personnage", Wikipédia

article 2, le 27/03/2021


Lieu maudit:

POVEGLIA

Il y a des lieux qui nous font plus frémir que d'autres. Les châteaux hantés de la belle Irlande, les îles haïtiennes ou alors les plus profondes forêts de Russie.

Celui-ci a attiré toute mon attention dès les premiers instants. Île abandonnée, hôpital psychiatrique, destin tragique: je veux bien sûr parler de Poveglia!

Vous me suivez pour ce premier article sur cette belle et longue série des endroits qui n'ont fait qu'accentuer ma curiosité dans le domaine de l'étrange?

D'ailleurs, elle m'a inspiré une histoire qui, pour l'instant, est encore dans les tiroirs...


Poveglia est avant tout une île au large de Venise. Aujourd'hui inhabitée et interdite au public, elle possède une histoire des plus terrifiantes.

Au XVIe siècle, elle recevait les voyageurs que l'on mettait en quarantaine lors de l'épidémie de peste bubonique. Elle devint rapidement leur cimetière, où 160 000 personnes furent jetées dans des fosses communes ou bien alors brûlées. Il est dit que près de la moitié de cette île reposerait sur des cendres humaines.

Dans les années 1920, il y fut construit un asile d'aliénés. Il y avait des rumeurs persistantes selon lesquelles des patients, après leur arrivée, voyaient les fantômes des esprits tourmentés. Le médecin résident décida d'enquêter sur ces phénomènes en pratiquant des lobotomies et des expériences médicales. Le psychiatre les aurait ensuite torturés et assassinés. Pris de folie à son tour, il se serait jeté du haut du clocher de l'hôpital. Bien entendu, pour que le mythe soit parfait, il y aurait survécu, mais aurait été étouffé par des spectres sortis de terre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les soldats y déposaient les cadavres des victimes.

Aujourd'hui, l'activité principale de l’île est l’agriculture, surtout la viticulture (ça vous dit un peu de vin avec votre repas?). Moyennant finance, des passeurs vous y conduisent clandestinement pour une petite visite.

Cet étrange endroit m'a bien entendu donné des idées. Et quelques notes se trouvent dans un tiroir, pour une possible étrange histoire.

Alors? On choisit plutôt les canaux vénitiens tout compte fait pour emmener sa chère moitié à la prochaine Saint-Valentin? Pas très courageux, tout ça...


Sources: "Lieux Mystérieux autour du monde", éditions Ouest-France;

Wikipédia.

article 1, le 07/03/2021